Communication politique : le maire de Paris, un maire comme les autres ?
Les municipales demeurent un moment clé de la vie publique locale durant lequel les candidats doivent démontrer la force de leur engagement et leur investissement local pour répondre aux problématiques des administrés. A un an des élections, la Mairie de Paris mobilise toutes les attentions. Les candidatures affluent dans la capitale pour occuper ce poste clé du paysage politique français.
Depuis 1977, Paris s’est doté d’un représentant élu en la personne d’un maire. Si ses fonctions sont à peu près similaires à celles des maires des autres communes, son rôle a souvent été incarné par des figures politiques d’envergure. Jacques Chirac, qui a exercé le premier mandat de maire de Paris, s’est révélé comme une personnalité charismatique, énergique et moderne capable de gérer la première ville de France. Paris sera d’ailleurs pour lui le tremplin de son destin présidentiel.
Bertrand Delanoë, avec son style décontracté mais redoutable tacticien, s’est lui aussi inscrit durablement dans l’esprit des parisiens, quand, dans les années 2000, il s’est lancé pour la deuxième fois dans la course à la mairie de Paris. D’ailleurs toujours populaire dans la capitale, Bertrand Delanoë encourage les initiatives mais ne soutient personne officiellement pour 2020.
Un mode de scrutin à part
Au delà de sa notoriété sans commune mesure en tant que maire de la première ville de France, rappelons que le maire de Paris fait également l’objet d’un mode de scrutin à part. Il n’est pas élu au suffrage universel global mais par les conseillers de Paris élus eux-mêmes dans les arrondissements. Il est possible de devenir maire sans avoir rassemblé le plus grand nombre de voix au second tour… Et c’est déjà arrivé. Ainsi, en 2001, c’est Bertrand Delanoë qui a été élu avec seulement 48,6% des suffrages alors que la droite était majoritaire en nombre de voix.
Cette singularité des élections parisiennes ne fait pas l’unanimité. Pour preuve, le sujet a resurgi au sein de la LREM lorsque Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du Gouvernement et candidat à la mairie de Paris, a suggéré une élection au suffrage universel direct et non plus indirect.
Acteur de la scène internationale
Le maire de Paris est aussi beaucoup plus exposé sur la scène internationale. D’abord, il peut se prévaloir d’être à la tête d’une capitale qui à elle toute seule concentre sur son territoire un grand nombre d’institutions culturelles connues mondialement.
Il mène également des actions d’envergure tels que les jeux olympiques ou les grandes conférences climatiques. Dernièrement, Anne Hidalgo a annoncé « la création d’une plateforme internationale d’accompagnement juridique – « legal team » – qui sera à la disposition des maires qui veulent engager des actions de justice climatique et notamment des recours contre les États qui ne respectent pas l’Accord de Paris ».